Exposition présentée du 22 juin au 27 juillet 2013 à la galerie Jean Fournier, Paris, dans le cadre de Nouvelles vagues (Palais de Tokyo). Commissaire : Marion Daniel
Dépaysement systématique :
l’expression d’André Breton fait allusion au procédé consistant à assembler et
déplacer les formes pour créer un espace autre. « Accouplement de deux
réalités a priori inaccouplables
sur un plan qui en apparence ne leur convient pas », précise Max Ernst dans Au-delà de la peinture. Pensé
comme un immense collage à l’échelle d’une exposition, ce projet questionne les
processus de création chez six artistes. Par des mécaniques de répétition ou
l’utilisation d’algorithmes, chacun crée des systèmes dynamiques donnant
naissance à de nouveaux espaces. Une autre appréhension du réel est en jeu dans
ces œuvres qui, assemblées, provoquent le dépaysement, conçu ici comme une
transformation radicale des lieux investis. Exposant son cheminement, chaque
artiste est invité à montrer ce qui constitue le hors-champ de son travail, présentant
à travers notes, dessins, photographies, en regard d’une réalisation, un
paysage en construction.
« Chercher une structure ou des
moyens de notations qui se comportent de la manière la plus vivante possible »,
écrit Jorinde Voigt (née en 1977,
vit et travaille à Berlin) définissant sa démarche. À l’aide d’algorithmes,
elle conçoit des partitions au sens d’une écriture processuelle. Ses œuvres
figurent des modèles dynamiques d’espaces. De leur côté, les interventions de Marion Robin (née en 1981, vit et
travaille à Clermont-Ferrand) se font in situ. Nul programme préconçu : l’idée
s’invente au contact du lieu. Entre espaces mentaux et physiques, ses projets,
portant l’attention sur des détails infimes du réel, en proposent des
perceptions décalées.
Avec ses espaces-maquettes
filmés, Aurélie Sement (née en 1981,
vit et travaille à Rouen) propose une vision singulière de l’architecture à
travers jeux d’échelles et modifications de points de vue. Vidéaste, elle filme
la rythmique des gestes, envisageant son travail comme un espace en
construction. Olivier Soulerin (né
en 1973, vit et travaille en région parisienne) développe une approche
singulière du registre quotidien. Volumes sériels s’échafaudant plan par plan
et photographies s’associent dans un travail qui mêle aux œuvres leur
hors-champ.
Comme un architecte dont le
matériau serait la peinture, Nicolas
Guiet (né en 1976, vit et travaille à Paris) agence les éléments de son
vocabulaire, déplaçant progressivement par le dessin formes et couleurs, qu’il
replante ensuite dans l’espace. Il essaie plusieurs positionnement de ses
œuvres, formant un tableau à partir de projections de formes dans l’espace.
Enfin, Elsa Tomkowiak (née en 1981,
vit et travaille à Nantes) transforme fondamentalement l’espace par l’énergie
pure de sa peinture, qu’elle agence de façon musicale par strates de matières
colorées. Viscéralement liées à l’espace, ses structures produisent une vaste
partition spatiale, pensée comme une improvisation.
J'ai découvert le travail de Nicolas Guiet l'année dernière à la galerie Fournier, j'ai beaucoup aimé ces objets "DUPLO" (ou duplices ?), ces toiles-en-volume, pleines d'air, colorées en diable...
RépondreSupprimerEric H